Il a sauvé Mutsamudu des massacres consécutifs aux troubles de 1891 ; Troubles fomentés par la France et son allié Saïd Omar Hasan Al Masela. Malheureusement pour la ville de Domoni, elle n’a pas échappé à ces massacres. La population de Domoni fut persécutée par les insurgés essentiellement les Makoas, des affranchis venus de Bambao, il y eut plus de 300 personnes massacrées.
Said Athman ibn Salim II, a été intronisé Sultan à Mutsamudu (Mkiri wa djimwa) par l’assemblée « MADJLISS » le 7 avril 1891, en conformité avec la loi fondamentale, conformément à la constitution d’Anjouan, pour succéder à son frère le Roi Abdallah III, décédé.
Étaient présents à cette intronisation : l’anglais Esson BOUQUELLARD, des officiers de la marine britannique du navire REDBREAST, le capitaine MACÉ de la goélette, LA MATHILDE, venant de Maurice et la notabilité de toutes les régions ou localités d’Anjouan. Le nouveau Sultan Said Athman, fut porté en triomphe en palanquin et a fait au son du tambour, le tour de la ville de Mutsamudu.
Avec le soutien du peuple d’Anjouan, Said Athman résista à l’assaut des troupes françaises d’occupation. 11 soldats français furent tués dans les combats. Cependant, la supériorité en armement et en troupes françaises (1000 soldats contrairement à ce qui est dit dans ce journal), ont pris le dessus. Ces 11 soldats français morts lors de ces événements, inaugurèrent le cimetière chrétien de Fortaleza.
Pour rappel, Fortaleza, à l’emplacement de ce cimetière, était bâti un comptoir portugais, par les portugais eux-mêmes vers le 15ème siècle. Le bâtiment de ce comptoir était par la suite transformé en prison du royaume d’Anjouan et était resté ainsi jusqu’à la fin du 19ème siècle.
Le 12 avril 1891 le Gouverneur français Papinaud, représentant de l’occupation de Mayotte, a proclamé la déchéance de la dynastie du feu Sultan Abdallah III et a désigné Said Omar Al Masela âgé de 99 ans comme sultan d’Anjouan avec une rémunération de 1500 francs par an. (Page 66, tome : « la révolte servile de 1891 à Anjouan », Jean Martin)
Le 24 avril 1891, trois navires de guerre français : (Boursain, Eure, et Hugo) mouillent devant Mutsamudu et bombardent la citadelle. La ville de Mutsamudu est investie et Said Omar Al Masela amené de Mayotte à bord du navire de guerre BOURSAINT, est installé sultan. (Page 68, tome : « la révolte servile de 1891 à Anjouan », Jean Martin)
La France intronisa ainsi par la force, un homme de paille que les Anjouanais avaient surnommé par ailleurs « MFALUMÉ KWAYI ». La France lui priva cependant de toute autorité souveraine, de tous les pouvoirs attachés au souverain du sultanat d’Anjouan, il ne pouvais gérer que les affaires coutumières et religieuses. Le sultanat d’Anjouan a perdu depuis toute sa souveraineté et est devenu une colonie.
En mai 1891, les notables de Mutsamudu n’ont pas hésité à écrire au Gouverneur colonial pour lui dire que Said Omar Al Masela ne représente rien.
Le 14 juin 1891, le Sultan Said Athman a déposé les armes et s’est rendu aux français pour mettre fin aux massacres qu’ils faisaient subir au peuple anjouanais. La France, sans aménité, l’arrêta et le déporta avec ses proches collaborateurs dont le général Abderrahman ibn Omar, en Nouvelle Calédonie où ils moururent plus tard. (Page 70, tome : « la révolte servile de 1891 à Anjouan », Jean Martin)
Le 30 juillet 1891, Ravale à Pougin de la Maisoneuve, : « il ne faut pas nous dissimuler que la famille de Said Omar, de par sa sympathie pour la France, n’est acceptée ni par les Anjouanais ni par les Bushmans ni par les Makoas. De l’aveu même du résident, ils subissent mais ne la veulent pas ». (Page 75, tome : « la révolte servile de 1891 à Anjouan », Jean Martin)
Said Omar Hasan Al Masela mourra en mars 1892, en moins d’un an de règne sans gloire. (Ici retranscription. cf. écrits d’historiens connus dont Jean Martin)