Sultan Said Othman ibn Sultan Salim II
Il est parfois présenté comme un noble allié au peuple, sûrement en raison du fait qu’il fut porté au pouvoir par un mouvement de masse populaire. Il fut désormais reconnu comme unique sultan d’Anjouan en en mars 1891 suite à des querelles avec son neveu Salim III ibn Mawana Abdallah III, et il décréta sur le-champ l’affranchissement total et immédiat des esclaves. Ce qui peut être traduit comme une réponse au piège tendu par son neveu, qui fut désigné par son défunt père comme son successeur.
Said Othman ibn Sultan Salim II était très proche de sa sœur, la très influente et très respectée Bweni Djoumbe Matche Halima, reine de Domoni. Ils descendent, par leur mère Bweni Ma Roukia binti Amir Abdallah, du plus puissant Wazir Amir Zubayr Al Madwa, que la tradition nous dit qu’il avait plus de pouvoirs que le Sultan. Ceci s’explique par le fait que son ascendance remonte directement au premier sultan d’Anjouan Hassan ibn Mohamed ibn Issa Al Madwa Al Chirazi.
La révolte qui porta Said Othman au pouvoir fut suivie par un pillage de la ville de Mutsamudu puis par l’intervention de 4 bateaux militaires français et l’intronisation de Said Omar Al Masely comme sultan. Said Othman se rend. Il sera déporté en Nouvelle Calédonie où il y passera sept mois. Son neveu Salim III ibn Abdallah III sera interné à Sainte Marie à Madagascar.
Au même moment à Ngazidja, l’aristocratie se révolte contre Léon Humblot et sultan Saïd Ali. La marine française intervient et cherche Said Mohamed ibn Cheikh Al Maarouf et les autres.
Maarouf se réfugia à Mitsamiouli, où le sultan en exercice fut son oncle et demi-frère Said Bakar ben Sultan Ahmed et qui refusa de livrer les chefs de la rébellion à la marine française (selon Damir Ben Ali et Jean Martin). Ce qui permettra à Maarouf de pouvoir gagner Zanzibar.
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Sources :
– Jean Martin, Comores quatre îles entre pirates et planteurs, tome 2, l’harmattan, 1983.
– Hachim Ben Said Mohamed et Ahmed Affane. https://youtu.be/oGRfIGl2aZ8